Découvrez les signes, les symptômes et l’évolution d’une crise épileptique.

Quelles les phases d’une crise?

Phases d’une crise

Différentes formes d’épilepsie touchent les gens de différentes façons et les crises n’ont pas toutes les mêmes symptômes ou la même évolution. Pour cette raison, ce ne sont pas toutes les personnes qui connaissent toutes les phases et tous les symptômes décrits ci-dessous.

Une crise peut comprendre quatre phases distinctes : prodomique, pré-ictale (aura), ictale et post-ictale.

Avant la crise

Le point de départ des crises dans le cerveau en dit long sur ce qui peut se produire pendant une crise, sur les autres problèmes ou symptômes qui peuvent être observés, sur la manière dont ils peuvent affecter une personne et, surtout, sur le traitement le plus approprié pour tel ou tel type de crise. Lorsqu’on ne connaît pas quel est le point de départ d'une crise, il se peut que le mauvais traitement soit utilisé. Il se peut aussi qu’on ne propose pas à une personne le traitement qui a le plus de chances de l'aider.

Environ 20 % des personnes aux prises avec l’épilepsie connaissent une phase prodromique – une sensation subjective qui peut survenir plusieurs heures, voire plusieurs jours, avant la crise proprement dite (Besag et Vasey, 2018). Les symptômes les plus courants au cours de cette phase prémonitoire sont la confusion, l'anxiété, l'irritabilité, les maux de tête, les tremblements, la colère ou d'autres troubles de l'humeur (Besag et Vasey, 2018). Cette phase peut servir de signe avant-coureur d'une crise pour les personnes qui éprouvent ces sensations, mais, contrairement à une aura, cette phase ne fait pas partie de la crise.

Durant une crise

Pour de nombreuses personnes souffrant d’épilepsie, le premier signe d’une crise est une aura. Bien que l’aura ait traditionnellement été considérée comme l’indice annonciateur d'une crise imminente, elle est en fait le premier signe d'une activité épileptique et le début de la phase ictale (Besag et Vasey, 2018). La phase ictale comprend le temps entre le début (l'aura, si elle est présente) et la fin de la crise.

Comme pour la phase prodomique (voir plus haut), ce ne sont pas toutes les personnes aux prises avec l’épilepsie qui ont des auras. Pour les personnes qui en ont, les symptômes varient selon le type de crise, sa gravité et la région du cerveau qui est touchée.

Symptômes possibles :

  • Perte de vision ou vision floue

  • Vision vacillante

  • Hallucinations

  • Sensation de déjà vu (une personne, un lieu ou une chose semblent familiers alors qu’ils ne devraient pas l’être)

  • Sensation de jamais vu (une personne, une chose ou un lieu familiers semblent totalement inconnus)

  • Bourdonnements ou tintements

  • Odeur anormales, désagréables

  • Goût amer et acide dans la bouche

  • Sensation d’avoir quitté son corps

  • Nausées/maux d'estomac

  • Engourdissements

  • Fourmillements

  • Étourdissements

  • Douleur à la tête, aux bras ou aux jambes

  • Petites saccades des bras ou des jambes

  • Grand sentiment de joie, de tristesse, de peur ou de colère

Une aura peut demeurer localisée ou progresser vers d'autres régions du cerveau, la conscience de la personne s’altérant alors à des degrés divers. L'aura peut également se propager aux deux hémisphères du cerveau, devenant une crise généralisée secondaire dans les secondes ou les minutes qui suivent son apparition (Falco-Walter et coll., 2018).

La phase ictale se manifeste de manière différente pour chaque personne aux prises avec l’épilepsie. Une personne peut éprouver divers symptômes, incluant ceux-ci, mais sans s’y limiter :

  • Confusion

  • Pertes de mémoire

  • État de distraction

  • Sentiment de détachement

  • Déviation de la tête ou des yeux dans une direction

  • Incapacité de bouger ou de parler

  • Incontinence urinaire et fécale

  • Pâleur/rougeur de la peau

  • Perte de l’audition

  • Émission de sons inintelligibles

  • Perte de vision, vision floue, vision vacillante

  • Mouvements de mastication ou claquement des lèvres

  • Activité physique inhabituelle comme s’habiller/se déshabiller

  • Se mettre à marcher/courir

  • Dilatation des pupilles

  • Difficulté à respirer

  • Palpitations cardiaques

  • Sueurs

  • Tremblements

  • Secousses

  • Raidissement des bras ou des jambes

  • Engourdissements

  • Écoulement buccal

Après la crise

Après une crise, il y a une période de récupération appelée phase post-ictale. Certaines personnes se rétablissent immédiatement, tandis que d'autres ont besoin de quelques minutes à quelques jours pour se sentir à nouveau en forme. La durée de la phase post-ictale dépend directement du type de crise, de sa gravité et de la région du cerveau touchée. Les symptômes typiques sont les suivants :

  • Somnolence

  • Confusion

  • Pertes de mémoire

  • Nausée

  • Malaise général

  • Douleurs corporelles

  • Difficulté à trouver des noms ou des mots

  • Maux de tête/migraines

  • Soif

  • Faiblesse dans les bras ou les jambes

  • Hypertension

  • Sentiments de peur, de honte ou de tristesse

Comment décrit-on les différents symptômes qui apparaissent durant une crise?

Symptômes

De nombreux symptômes se manifestent durant une crise. Cette nouvelle classification les regroupe en fonction des mouvements.

 

Pour les crises à début généralisé :

Les symptômes moteurs peuvent inclure des secousses rythmiques soutenues (crise clonique), la perte du tonus musculaire (crise atonique), le raidissement des muscles (crise tonique), de brèves contractions musculaires (crise myoclonique) ou des spasmes épileptiques (contraction et extension du corps de manière répétée).

Dans le cas de symptômes non moteurs, on parle de crises d’absence. Il peut s’agir d’absences typiques ou d’absences atypiques (épisodes de regard fixe). Les crises d’absence peuvent aussi s’accompagner de brèves secousses (myoclonies) dans une région particulière du corps ou seulement de battements de paupières.

Pour les crises à début focal :

Les symptômes moteurs peuvent inclure des secousses (crise clonique), la perte du tonus musculaire (crise atonique), le raidissement des muscles (crise tonique), de brèves contractions musculaires (crise myoclonique) ou des spasmes épileptiques. Il peut aussi y avoir des automatismes ou des mouvements automatiques répétés : battements ou frottement des mains, mouvements de mastication ou claquement des lèvres ou course, par exemple.

Symptômes non moteurs : Il peut s’agit d’un dysfonctionnement sensoriel, émotionnel, cognitif ou autonome (sensations gastro-intestinales, sensation de chaleur ou de froid, chair de poule et palpitations, par exemple) ou cessation des mouvements et absence de réaction (appelé « arrêt de l’activité »).

Pour les crises à début inconnu :
Les crises motrices sont décrites comme des spasmes toniques-cloniques ou épileptiques.

Les crises non motrices incluent habituellement un arrêt de l’activité. Autrement dit, le patient a le regard vide et ne fait aucun autre mouvement.

Et si je ne sais pas de quel type de crise il s’agit?

Il n'est pas rare qu'une personne ne connaisse pas le type de crise qu’elle a. Souvent, les crises sont diagnostiquées sur la base des descriptions de ce qu'un observateur a vu. Ces descriptions peuvent ne pas être complètes. Lorsque les crises sont difficiles à diagnostiquer ou que les médicaments prescrits n’arrivent à faire cesser les crises, parlez-en à votre médecin ou à votre fournisseur de soins de santé. Une consultation auprès d’un spécialiste de l'épilepsie ou une évaluation dans un centre spécialisé pourrait aussi vous aider à explorer d'autres options, tels une chirurgie, des dispositifs médicaux, un régime alimentaire spécial, de nouveaux médicaments ou des médicaments complémentaires ou encore un essai clinique.

Un rendez-vous avec un neurologue ou un spécialiste de l'épilepsie peut être nécessaire. Une IRM (imagerie par résonance magnétique) pour examiner le cerveau et des analyses par électroencéphalogramme (EEG) pour enregistrer l'activité électrique du cerveau peuvent être des outils très utiles pour diagnostiquer correctement les types de crises et l'épilepsie. Continuez à poser des questions afin d'obtenir les bons tests et le bon traitement pour votre type de crises et d'épilepsie.

Lorsqu'un trouble est défini par un groupe caractéristique d’éléments qui se produisent généralement ensemble, il est appelé un « syndrome ». Ces manifestations peuvent inclure des symptômes, qui sont les problèmes que la personne remarquera. Elles peuvent également inclure des signes, c'est-à-dire des éléments que le médecin trouvera lors de son examen ou à la suite de tests de laboratoire. Les médecins et autres professionnels de la santé utilisent souvent des syndromes pour décrire l'épilepsie d'une personne.